RÉAGIR FACE À UNE VIPÈRE EN RANDONNÉE

En pleine nature, le randonneur pourra croiser de nombreux animaux sauvages comme des lapins, des biches mais aussi des serpents. Comment reconnaître une couleuvre d’une vipère ? Comment éviter une morsure de serpent ? Que faire en cas de morsure de vipère ? Comme une rencontre avec un reptile peut s’avérer dangereuse, les E-Baroudeurs méritent d’être bien informés et bien préparés.

Quels serpents peut-on croiser en France ?

Les serpents sont de sortie

Quand les beaux jours arrivent et que les températures s’envolent, les serpents sortent de leur cachette. Ils recherchent alors la chaleur le long des routes, sur les sentiers de randonnée ou sur les rochers.
Mais pas de panique, les reptiles sont de nature craintive et ont peur de l’homme. Contrairement aux idées reçues, un serpent ne viendra pas attaquer un randonneur. Au contraire, il restera immobile pour se confondre dans le paysage ou prendra tout simplement la fuite.
Heureusement, en France le randonneur ne fait pas partie du régime alimentaire du serpent. Le reptile se nourrit en effet d’insectes, de souris, de poissons, de petits oiseaux ou encore d’amphibiens.

Aussi le serpent cherchera à mordre uniquement en cas de menace ou d’urgence pour se défendre. Avant d’attaquer, le serpent se replie sur lui-même pour bondir sur sa proie comme un ressort. Dans cette situation, les baroudeurs doivent rapidement s’éloigner du reptile.

Comment reconnaître une couleuvre d’une vipère ?

En France, sur les chemins de randonnée, les baroudeurs peuvent croiser deux espèces de serpents : la couleuvre et la vipère. Voici quelques indices pour différencier rapidement ces deux reptiles sans se mettre en danger.

La couleuvre est non venimeuse et possède une tête ronde ainsi qu’un corps plus effilé que la vipère. La gueule de la couleuvre est composée de plusieurs petites dents et une seule ligne d’écailles sépare l’oeil de la gueule de ce serpent.

La vipère quant à elle, est venimeuse. Son venin est injecté dans sa proie à l’aide de ses deux crochets situés à l’intérieur de sa gueule. Contrairement à la couleuvre, la tête de la vipère est généralement triangulaire et possède un museau retroussé. Aussi, plusieurs petites écailles séparent l’oeil de la gueule de la vipère.

Le meilleur moyen pour différencier une couleuvre d’une vipère est de regarder le reptile dans les yeux. Pour identifier facilement le reptile, il faut savoir que la forme de la pupille correspond à la deuxième lettre du serpent. Si la pupille est ronde comme un «O», c’est une couleuvre et si la pupille est fendue verticalement comme un «I», c’est une vipère. En cas de doute, l’application Critterpedia permet d’identifier le spécimen en question.

Sur les chemins, il est également possible de croiser un lézard sans pattes appelé orvet. Ce reptile inoffensif qui ressemble à un serpent possède des paupières et peut donc cligner des yeux, ce qui est impossible pour un serpent.

Se protéger face aux dangers des serpents

Comment éviter la morsure d’une vipère en randonnée ?

Quelques mesures préventives, faciles à appliquer, permettent d’échapper aux morsures de vipères.

Tout d’abord le randonneur doit savoir que même si le serpent est sourd, il est sensible aux vibrations et perçoit donc l’arrivée du randonneur. Lorsque la visibilité du chemin est limitée, taper son bâton de randonnée sur le sol et marcher lourdement permettra de marquer son territoire et fera ainsi fuir les serpents.

Aussi le randonneur doit faire attention aux buissons, aux tas de bois ou aux tas de pierres qui peuvent servir de siège durant une pause ou un bivouac mais également de cachette pour les serpents, surtout si l’endroit est au soleil. Il faut donc vérifier la zone avant de s’installer et examiner ses affaires avant de repartir.

Contre les morsures de serpents, le randonneur doit également s’équiper correctement. Des chaussures de marche à tige haute protégeront davantage le pied du marcheur qu’une paire de sandales. Aussi une paire de guêtres ou un pantalon pourront protéger le randonneur contre les morsures de serpents au niveau des jambes.

Que faire si vous tombez nez à nez avec un serpent ?

Malgré les mesures préventives, il est toujours possible de croiser un serpent sur sa route.
Dans ce cas, il est inutile de paniquer, le reptile restera sans doute immobile. Le randonneur responsable doit donc laisser l’animal tranquille, sans chercher à l’embêter ou à le toucher et continuer son chemin.

Depuis le 11 février 2021, un nouveau texte de loi protège toutes les espèces de serpents vivant en France métropolitaine.

Par conséquent, il est interdit de tuer, de maltraiter ou de capturer un reptile. Une infraction sera condamnée par la loi avec une peine de 3 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende.

Que faire en cas de morsure d’une vipère ?

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Le randonneur qui vient de se faire mordre par un serpent doit tout d’abord s’éloigner rapidement du reptile afin d’éviter une seconde morsure. Même si la situation est délicate, il est essentiel de garder son calme et respirer profondément pour ralentir le battement du coeur. Cela empêchera la diffusion du venin dans le corps.

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Le randonneur doit alors se rendre dans un hôpital au plus vite.

Si cela est impossible, il doit appeler les secours en composant le 15 ou le 18 et attendre sur place.

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Comme la morsure risque de gonfler, il est essentiel de retirer les bijoux, bracelets ou montres.
En attendant les secours, le randonneur devra veiller à immobiliser la zone mordue en veillant à la maintenir sous le niveau du coeur pour éviter que le venin circule dans tout le corps.

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Après avoir désinfecté la plaie, il faudra poser une compresse afin de protéger et faire respirer la plaie. Le randonneur devra ensuite faire un bandage sur le membre mordu sans le comprimer : cela empêchera la propagation du venin.

Face à une morsure, il ne faut pas inciser ou aspirer la plaie, ni faire de garrot qui risque d’accentuer l’action du venin sur la zone mordue. Contre la douleur, le paracétamol sera efficace mais le randonneur ne devra pas prendre d’anti-inflammatoire qui risque d’augmenter le saignement de la morsure.

Le Mamba noir en Afrique, le Taïpan du désert en Australie, le cobra royal en Asie :

heureusement pour nous, les serpents les plus venimeux du monde vivent loin de la France !

Grâce à ces précieuses informations, le randonneur pourra réagir correctement au cas où il rencontre une couleuvre ou une vipère durant ses prochaines aventures à pied.
Toutefois, rappelons-nous qu’il est peu probable de croiser un serpent et de se faire mordre par ce reptile sur les chemins de randonnée en France.